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Notre village a fait l'objet d'une étude de l'abbé Raphaël Lamaignère, imprimée en 1938.Elle nous aide à tracer les grandes lignes de cette synthèse ( Vous trouverez l'intégralité de ce document en parcourant les différentes pages du site ).

 

Comment la commune s’est-elle formée ?

En 1791 on a réuni trois quartiers bien distincts : Saint-Aubin proprement dit, Poyaler et Malabat. C’est dans ce quartier que se trouve la belle forêt de chênes qui permettait à l’administration communale de subvenir à son budget.
Mais avant la commune, il eut paroisse. Elle se serait constituée au VIIIème siècle, bien après la mort de saint Aubin, évêque d’Angers (560).
Saint-Aubin faisait partie jusqu’au Concordat de l’archiprêtré de Doazit qui comprenait 29 paroisses.
En 1843 les hameaux de Thoumine, Saint-Germain et Théoulé furent enlevés à Saint-Aubin et rattachés à Maylis, par décision du gouvernement de Louis-Philippe.
Les archives de la mairie remontent à 1621, mais les archives départementales des Landes possèdent pour leur part, des pièces intéressantes. Ainsi nous connaissons le nom du premier curé après les guerres de religion Jean Duvignau en 1571.
De temps immémoriaux, les desservants de Saint-Aubin jouissaient d’une barthe boisée près du moulin de Poyaler que la communauté leur abandonnait comme indemnité de logement. En 1839 l’abbé Dupérier qui fut curé de Saint-Aubin pendant 54 ans, céda la lande aux pauvres de la paroisse.

Il existe à Saint-Aubin la confrérie de Saint-Michel approuvée par le pape Clément XI en 1707. Le bref découvert en 1880 par M. Camicas, curé, est conservé à la sacristie. En 1938 cette confrérie comptait encore quatorze familles cotisantes.
Jadis les fidèles se faisaient enterrer dans l’église. A Saint-Aubin, les places étaient vendues par le marguillier paroissial. Cent-dix inhumations de ce genre furent faites de 1728 à 1770. Cet usage fut aboli par l’évêque d’Aire en 1778.
A Saint-Aubin, comme dans toute la région voisine, il y a la coutume très ancienne des Ramas, collecte d’argent faite sur le nom d’un défunt pour assurer à l’âme du disparu des services funèbres ; cantages et messes.
L’église romane ( gothique, en partie, du XVIème siècle) domine le village situé à l’extrémité sud-est de la commune. Elle a deux nefs. L’abside est du XIIème siècle, époque où " les architectes couvrirent le sol de la robe blanche des églises neuves " .
Le cimetière entourait l’église. En 1856, il fut transféré à la sortie du village sur la route de Mugron.
Le clocher est une tour massive de 20 mètres de hauteur, flanquée de deux puissants contreforts, ses murs sont percés de meurtrières. Son rôle défensif n’est pas à démontrer.
Le chanoine Besselère a fait une description détaillée des chapiteaux très curieux de l’église de Saint-Aubin dans le Bulletin de Borda en 1890. La chapelle Saint-Michel d’allure gothique, date du XVIIème siècle. L’église renferme de belles statues en bois. La chaire en pierre date de 1764.
Madame Lafargue de Saint-Aubin nous écrit qu’il aurait existé à Saint-Aubin une abbaye ou prieuré aujourd’hui entièrement détruit. Elle avait été transformé en métairie. Sa famille l’avait achetée il y a 211 ans à la famille Claverie. Les murs étaient très épais. Mme Lafargue nomme cette abbaye , abbaye de Hazères.
A l’inventaire des fontaines vénérées à Saint-Aubin, il faut inscrire celle de Saint-Michel, près du champ de Coum, à Poyaler celle de Saint-Roch qu’on visitait le 16 août et surtout celle de Saint-Jean au bois de Lauga, fontaine dont la vertu curative était indiquée aux rhumatisants.

Dans chaque commune il y a un point d’histoire particulier, quand histoire il y a. A Saint-Aubin, c’est celle de Poyaler, ce tuc de 90 mètres, ancien dunum pourvu de vastes galeries souterraines, sorte de cachette où on accédait par un puits. A 20 mètres de la tour de Poyaler on distingue encore son orifice sous les ronces et les buissons sauvages. D’après Dufourcet (les Landes et les Landais ), on ne connaît que deux cachettes de ce genre en Chalosse : celle de Bourg-Arman à Larbey, près du pont de de Poulouaou sur le Louts et celle de Poyaler.
La tour de Poyaler est un donjon carré de 6m80 de côté d’un ancien château-fort construit par les Anglais au XIIIème siècle. Il domine les vallées du Louts et de la Gouaougue. Rien n’y manquait jadis : meurtrières, créneaux, échauguettes, mâchicoulis d’où l’huile bouillante et le plomb fondu se déversaient sur les assaillants. En contrebas il y eut des fossés avec pont-levis.

Quelques dates :

1272 Guillaume de Saint-Aubin rend hommage au roi d’Angleterre pour ce qu’il avait en Marsan
1370 les archives parlent d’un Arnaud de Saint-Aubin, seigneur de Poyaler, damoiseau
1363 Arnaud III seigneur de Poyaler rend hommage dans l’église de Saint-André de Bordeaux au roi d’Angleterre. Ce même Arnaud est également baron de Cauna, seigneur de Lourquen, Mugron, Montaut, et Saint-Aubin. Son petit-fils Louis " moult et puissant seigneur de la Chalosse " recevra du roi Charles VII le droit de mainmise générale et ses descendants régneront en maîtres sur le pays près de trois cent ans.
1430 Louis de Cauna s’allie à la famille de Castenau-Tursan.
1578 Bertrand de Gabaston, gouverneur de Navarrenx, épouse Marguerite de Cauna.
1621 leur fille Tabita s’unit au baron de Bénac-Navailles, sénéchal de Bigorre et maréchal de France. Ce baron protestant passera au catholicisme, s’en ira guerroyer contre les Turcs en Palestine, pendant que sa femme mène au Château de Poyaler une vie fastueuse en dilapidant sa fortune. Au retour du baron de Bénac, rien n’allait plus. Il fallu vendre la baronnie.
1650 conflit à main armée à propos du droit de nommer le curé de Saint-Aubin, petite fronde dans la barronie à côté de la grande ( 5 ans ).les troupes du Prince vinrent tenir quartier pendant vingt jours et rançonnèrent durement les habitants
1652 les cavaliers de Poyanne secondés par les irlandais firent des ravages à Saint-Aubin et le château fut pris et repris alternativement par les parties.
1658 Des tornades de grêle ravagèrent Saint-aubin à plusieurs reprises au cours de XVIIème siècle. Des hivers rigoureux , témoin celui de 1658 et ce n’est pas le seul , où le vin gela dans les barriques . La neige couvrait le sol pendant deux mois. Des bêtes à cornes périssaient de froid dans les étables. On utilisait des haches pour couper le pain. Des bandes de loups venant du bois de Malabat, semaient l’épouvante.
1670 la Gabelle a causé des remous.
1697 l’affreuse famine désole la Chalosse et n’épargne pas la paroisse : " il y périt de faim une infinité de peuple "
on se nourrissait d’herbes et de plantes que les bêtes ne voulaient pas.
1739 des aurores boréales parurent dans le ciel : les gens crurent à la fin des temps

A la révolution Saint-Aubin constitua un contingent de gardes nationaux et envoya à Toulouzette des délégués à l’Assemblée primaire du canton de Mugron. L’abbé Dupérier, curé réfractaire, resta longtemps dans la clandestinité et donna des soucis à l’évêque constitutionnel Saurine. Il y eu des persécutions par les gens de Dartigoeyte, conventionnel féroce, il y eut des troubles et des fêtes, arbre de la liberté et les décades, auxquelles les citoyens au bonnet phrygien, participaient en chantant la marseillaise…

1793 le 29 germinal de l’an II ( mars ) Dartigoeyte recevait de Saint-Aubin des félicitations, au lendemain de l’attentat qui a failli lui coûter la vie et le 27 frimaire les citoyens de Poyaler demandaient de faire partie du comité des Montagnards de Saint-aubin. Les biens du duc de Gontaut-Biron furent mis sous séquestre. La grande cloche de l’église fut envoyé à l’Hôtel de la monnaie de Bayonne, pour être fondue. La Terreur organisée par la convention pour empêcher tout retour à la Royauté et tuer la religion.

1804 le 14 prairial an XII ( 3 juin ) le maire Biella fait acclamer le nom de Napoléon Bonaparte.
1814 les britanniques campent à Saint-aubin, courtois, payant largement leurs réquisitions.
1830 hiver particulièrement rigoureux ; les chênes se fendaient " avec un fracas épouvantable ".