la chapelle de Poyaler PDF Imprimer Envoyer

La chapelle de Poyaler est, dit-on, bâtie à l'endroit même où Monsieur de Bénac, à son retour de Terre Sainte, fut reconnu sous les haillons d'un mendiant par le chien et la jument du château.

Après avoir appartenu si longtemps aux seigneurs de l'endroit, l'édifice passa sous séquestre pendant la Révolution et devint bien communal. Il servit de sépulture aux diverses familles qui tour-à-tour habitèrent la baronnie, mais rien n'indique aujourd'hui l'emplacement des tombes occupées. En 1842 cependant, l'abbé Montauzé, dernier vicaire sous M. Dupérier, fut amené à faire des fouilles dans la nef;il ne parvint à découvrir que quelques tissus de fil d'or et une poignée de galons sans valeur appréciable.
Les anciens curés de Saint-Aubin allaient dire la messe au quartier une fois par quinzaine, de Quasimodo à Saint Roch.En 1888, M. Moumiet consulta l'évêché sur l'opportunité de ce service. Il lui fut répondu qu'il ne lui appartenait pas d'engager l'avenir en créant une annexe sur place, et qu'il n'était autorisé à célébrer dans la chapelle que quatre fois par an : en semaine de Pâques et d'Ascension, le 16 août et après la Toussaint. Ce règlement prévaut encore aujourd'hui.
La foudre tomba sur l'oratoire en 1892, et causa de si importants dégâts que, durant des années, tout office religieux dut y être suspendu. Un jour vint cependant où l'abbé Darcet, nouvellement installé ( 1912 ), se mit en devoir de renouer la tradition chère au chœur des habitants : il ouvrit une souscription qui non seulement lui valut la faveur de Poyaler, mais encore celle de plusieurs foyers en Saint-Aubin, Larbey, Malabat et Mugron. Sa collecte ( 350 fr.50 ) lui permit de renouveler une grande partie du mobilier de sacristie, et d'acheter 30 chaises, les stations du Chemin de la croix, l'aspersoir et le lustre en cristal de la table sainte. Un peu plus tard, fut procuré un bel ornement rouge qui manquait au vestiaire. Enfin, M. l'abbé Deyres fit abandon à la chapelle qui n'en avait jamais possédé, de son calice de guerre à coupe démontable.
La cloche date de 1629.Elle porte en exergue : " Sancta Maria, ora pro nobis. Isabéline de Bénac ".Il nous reste encore une clochette d'enfant de chœur, souvenir des seigneurs, avec un monogramme surmonté de la couronne ducale.

( extrait de la paroisse de Saint-Aubin R. Lamaignère 1938 )